Le cloud computing est omniprésent, nous le savons tous. En fait, son développement est sans doute l’avancée technologique la plus influente du 21e siècle, tant sa mise en œuvre a eu de portée et d’impact.
Il y a 12 ans, qui y croyait au « cloud » ?
Il y a une douzaine d’années, alors que nul ne savait encore à quel point le cloud computing serait disruptif, Larry Ellison, PDG d’Oracle, pointait un doigt accusateur sur l’informatique en nuage, suggérant qu’il s’agissait d’une nouvelle mode. « L’industrie informatique est la seule des industries à être plus orientée par la mode que la mode féminine elle-même », avait-il déclaré… Il ajoutait : « Je suis peut-être un idiot, mais je n’ai aucune idée de ce dont les gens parlent. Qu’est-ce que c’est ? C’est du charabia complet. C’est insensé. Quand est-ce que cette idiotie va s’arrêter ? »
Si Ellison n’était certainement pas le seul à penser cela, tout au long des années 2010, les commentateurs, les analystes et les journalistes se sont constamment demandé si le cloud computing serait à la hauteur de l’engouement suscité. Aujourd’hui, ces questions ont reçu une réponse cinglante.
Comment le cloud a transformé le monde ?
Le cloud computing a donc transformé le monde de la technologie au cours des 20 dernières années. Il a révolutionné la façon dont les organisations stockent et analysent les données, la façon dont elles se procurent et utilisent les logiciels, et fondamentalement la façon dont elles construisent leurs systèmes informatiques. Aujourd’hui les entreprises ont externalisé en masse leurs besoins en matériel, logiciels et réseaux.
En faisant passer les investissements informatiques du stade des dépenses d’investissement où les organisations devaient acheter au départ et gérer ensuite leur propre infrastructure informatique à celui des charges d’exploitation, le cloud a joué un rôle déterminant.
En permettant par exemple aux startups d’accéder à la même puissance de calcul et aux mêmes logiciels que les grandes entreprises multinationales. En d’autres termes, le « nuage » a toujours promis de démocratiser l’informatique en uniformisant les règles du jeu.
Le cloud est-il devenu un monopole ?
En effet, le cloud ne serait-il pas victime de son propre succès ? Aujourd’hui seuls quelques géants de la technologie se partagent l’essentiel du marché dans le secteur IaaS.
Selon les dernières données publiées par Gartner, le marché du cloud public IaaS a augmenté de plus de 40% en 2020 pour atteindre le sommet de 64,3 milliards de dollars ! Ce même marché atteignait 44,5 milliards de dollars en 2019, contre 32,4 milliards en 2018. Impressionnante croissance !
Amazon connait donc une croissance de 26% en 2020 et Microsoft frôle les 60% de croissance sur cette même année. Les 5 leaders du secteur que sont Amazon, Microsoft, Alibaba, Google, Huawei se partagent à eux seul 80,3% du marché mondial !
Le fait que plus des trois quarts du marché IaaS soient dominés par quatre géants de la technologie est problématique. En effet, un tel monopole serait un problème sur n’importe quel secteur de consommation ou d’affaires.
Les formations en relation avec cet article
Professionnal Cloud Solutions Architect
Professionnal Cloud Security Manager
Cloud Technology Associate
Formation certifiante Professional Cloud Service Manager
Cette situation, peut-elle nuire aux l’utilisateurs finaux ?
Une telle situation peut entrainer des pratiques anticoncurrentielles et en conséquence étouffer l’innovation. La fixation des prix, le verrouillage des clients, l’autoréférencement… Voilà d’autres points que la situation de monopole peut induire et desservir le client. D’ailleurs, aux États-Unis, la commission judiciaire de la Chambre des représentants et la FCC ont déjà commencé à enquêter sur les pratiques commerciales d’AWS.
Le cloud peut-il évoluer vers plus de concurrence ?
Comme indiqué plus haut, le monopole peut nuire au consommateur dont le pouvoir est relatif de la diversité de choix dont il dispose.
Pour l’innovation qui peut être bridée, c’est un autre point qui mérite attention. Et si comme tous les domaines technologiques, le cloud doit constamment évoluer et chercher à servir au mieux les consommateurs, les entreprises et les sociétés, son impact environnemental est aujourd’hui particulièrement surveillé.
Selon Greenpeace, d’ici 2025, le secteur technologique pourrait consommer 20 % de l’électricité mondiale totale, soit 7 % de plus qu’actuellement. Cette hausse est attribuée à l’expansion de l’informatique en nuage et au développement de nouvelles technologies, telles que l’intelligence artificielle, qui nécessitent une grande puissance de calcul.
Il serait donc essentiel de développer des solutions de cloud computing plus écologiques. Les centres de données devraient fonctionner avec des énergies durables et devenir plus efficaces ; et les clients devraient pouvoir choisir des fournisseurs de cloud en connaissant l’empreinte de leur utilisation du cloud.
De nouveaux défis pour le cloud
Les « hyperscalers » sont tout-puissants et mieux armés que n’importe qui pour répondre aux besoins et objectifs des organisations. Cependant face aux besoins en matière de souveraineté des données, de portabilité des charges de travail et de latence du réseau, n’y aurait-il pas là, une occasion pour d’autres acteurs, plus « petits », plus agiles, plus proches, d’innover et de conquérir des parts du marché de l’IaaS ?